Ils l’ont fait ! Après plusieurs mois de préparation, ils sont allés au bout du défi proposé par cette épreuve mythique : l’Embrunman, « le triathlon le plus difficile du monde » comme le surnomment les organisateurs.

Et pourtant ce n’était pas gagné sur le papier. Si vous aviez lu les épisodes 1, 2  et 3 de cette aventure, vous avez pu apercevoir leur préparation. S’entraîner pour enchaîner 3,8 km de natation, 188km de vélo en montagne avec plus de 4000m de D+, et un marathon en plein après-midi et 500m de D+… est déjà un sacré défi en soit. Aller au bout était le couronnement de ces efforts !

Une dernière phase de prépa agitée

Les 10 derniers jours n’ont pas été aussi faciles que prévu. Gérer la récupération pendant les vacances, au milieu d’événements personnels ou familiaux importants   n’est pas évident.

Avec la fatigue générale, le dos de Guillaume a donné des signes de faiblesse à une semaine du départ. A seulement quelques jours de la course, il a choisi de passer par la case ostéo pour soulager une douleur lancinante, mais avec le risque de bousculer l’organisme proche de l’évènement.

Les derniers détails du parcours

L’arrivée quelques jours avant a permis de reconnaître les derniers éléments du parcours. Un dernier footing avec le passage de la fameuse côte Chamois à pied. Il faudra parcourir cette montée trois fois pendant la course à pied, pour remonter du plan d’eau vers le centre-ville situé sur le Roc d’Embrun. Le marathon sera bien accidenté avec plus de 500m de D+ annoncé !

A 48h de la course, une natation dans le lac (sous les orages !) aura permis de prévisualiser le parcours de nage. Le temps prévu est estival mais il faut s’attendre à un départ dans la pénombre, à 6h du matin.

Ensuite place aux derniers réglages matériels, à la récupération du dossard puis au dépôt du vélo dans le parc. Tout est prêt pour le jour J.

Yoann et Guillaume dans le parc à vélo à 5h30 du matin le 15 août

Le coup de feu !

C’est la délivrance après des mois d’entraînement. À 6h00 du matin, la meute est lâchée sur le plan d’eau, 10 minutes après les féminines. La natation se passe bien que ce soit pour Guillaume, sorti en moins d’1h05, ou pour Yoann qui sort moins d’un quart d’heure après, en 1h17. Jolie performance après seulement 15 mois d’entraînement en natation !

Les conditions sont alors idéales pour attaquer le vélo. La chaleur est là mais pas étouffante, le soleil brille sur les Hautes Alpes, la vallée de la Durance et le Queyras. Les coureurs entament directement l’ascension vers les Puy. Le parcours est magnifique et l’ambiance énorme. Du monde évidemment au départ et au passage au rond point des Orres mais on croise également des supporters dans chaque hameau traversé.

Le sourire est encore là 😉

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Une étape de montagne au menu

Yoann commence le parcours vélo dans une bonne dynamique, grimpe facilement et reste très prudent dans les descentes. Sur les cinquante premiers kilomètres, son vélo l’inquiète un peu, le dérailleur touche les rayons de sa roue arrière, un concurrent sur le parcours l’avertit qu’il doit s’arrêter pour arranger le problème avant que ça pète. En forçant à la mano sur le dérailleur, ça a l’air de tenir. Avant d’attaquer le col de l’Izoard, Yoann ressent un mal de ventre suite à la consommation de boisson isotonique et des barres energétiques. Heureusement pour l’athlète, cette épisode restera passager et la montée du col de 14km se fera sans gêne. En pleine descente du col de l’Izoard sa roue arrière crève. Habitué à la crevaison pendant toute sa préparation vélo, le changement de la chambre à air ne prend que quelques minutes. Il termine le parcours sans pépin et pose le vélo en 7h58. Une véritable délivrance, il ne pense plus qu’à envoyer les chevaux pour la course à pied, c’est sa spécialité.

Pour Guillaume, le chrono final à vélo est similaire mais les sensations n’auront pas été au rendez-vous. Dès les premiers faux-plats précédant l’Izoard, les concurrents le doublent allègrement. Tout va bien côté mécanique et nutrition mais il lui faut cravacher pour venir à bout des deux dernières difficultés : le mur de Champcella, 2km à 11% au 140ème km, et la côte de Chalvet, 6 km d’ascension au bout de 175km de vélo. Heureusement la foule est présente au bord des routes et les ravitaillements parfaitement tenus par les bénévoles. L’arrivée se profile après une dernière descente sinueuse. Enfin !

Un marathon pour terminer la journée

Sur le premier tour du marathon, Yoann a des bonnes sensations et gagne de nombreuses places. Le plan d’entraînement marathon de l’application FREQUENCE Running a porté ses fruits. Il retrouve Guillaume au bout de quelques kilomètres sur la fameuse côte Chamois. C’est le moment d’échanger quelques mots et de se remonter le moral pour les dernières heures de course. Au milieu du deuxième tour, Yoann rentre dans le dur et ralentit, le mental doit prendre le dessus pour continuer à avancer. La chaleur et la fatigue se font ressentir. C’est un moment difficile à gérer quand il reste encore 20km à faire, une pause ravitaillement s’impose pendant 2/3min. Désormais, Yoann s’arrêtera à chaque ravitaillement pour s’arroser les jambes et s’hydrater. En entamant le 3ème tour, le tempo revient pour terminer cet Iron Man en beauté, les deux derniers kilomètres se font dans une belle foulée (entre 16/17km/h) avec en prime un petit sprint pour la photo finish. Le chrono final est de 13h12 pour la 176ème place. Il sera heureux de retrouver sa chérie à l’arrivée <3

Pour Guillaume le marathon est moins aisé. Une pause massage dans le parc à vélo pour remettre le mollet en route… et la puce oubliée dans le parc. Tant pis pour les amis suiveurs à distance, ils perdront les temps intermédiaires. Le début de la course à pied est un enfer : il fait chaud, le corps est endolori par les heures de vélo, il faut trouver les ressources psychologiques pour affronter la côte Chamois.

Heureusement nous avons quelques FREQUENCE Runners et des amis présents pour nous encourager. Et l’ambiance générale est énorme aux abords du plan d’eau. De nombreux spectateurs nous encouragent, cela fait du bien. A l’allure à laquelle nous courons, ils ont le temps de lire notre prénom sur le dossard 🙂

Chez Guillaume, l’objectif était de tenir 10km/h mais cela s’annonce difficile. Le premier tour est bouclé en 1h25. Les 4h30 sont encore faisables… Mais pas pour longtemps. Le début du second tour est laborieux malgré les ravitos fréquents et fournis en boisson (Saint Yorre, Aptonia et Coca à volonté !).

La ligne d’arrivée se profile

Puis le soleil commence à baisser, l’air devient plus respirable, les cadors sont rentrés au parc et arrêtent de doubler. Le dernier tour sera quasiment une formalité, la préparation porte ses fruits. Le passage de la ligne est un moment fort, la remise de la médaille et du polo de finisher procurent une grande fierté après 14h23 de course.

Guillaume restera encore quelques heures pour encourager l’ami Bruno, victime d’une contracture au mollet deux semaines avant le départ. Ce concurrent et partenaire d’entraînement de l’ACBB a réussi à gérer sa course malgré la blessure. Mais il terminera dans la nuit avec les derniers finishers, seulement 10mn avant le chrono limite de 17h15.

Le bilan

230 heures d’entraînement, 3500 kilomètres parcourus à vélo, 650 km à pied, 100km en slip de bain ou en combi. L’entraînement aura été costaud pour atteindre la ligne d’arrivée dans de bonnes conditions. Mais il aura payé !

Le chrono est finalement anecdotique. Ils sont avant tout finishers du « Mythe » Embrunman. Cela laissera des souvenirs en pagaille, et l’impression d’avoir franchi une étape de plus dans leur vie de sportifs amateurs et passionnés. Ce sera une force de plus pour affronter d’autres épreuves.