En mai 2017, Vincent Guerrier termine son premier marathon, la route du Louvre, alors qu’il se remet tout juste d’un cancer. Depuis, lui et Léa Dall’Aglio ont créé Malades de sport, un site dédié au sport-santé : l’activité physique comme complément au traitement de la maladie.

Trois questions à…

Léa Dal’Aglio et Vincent Guerrier, journalistes et créateurs du site Malades de sport.fr, spécialisé dans l’information sur le sport-santé.

Les deux journalistes lors du semi-marathon de Paris, en mars 2018.

C’est quoi Malades de sport ?

Vincent Guerrier : « C’est une association mais aussi et surtout un site Internet. On donne la parole aux spécialistes de l’activité physique et des malades chroniques (diabète, cancers, dépression, etc.). On s’intéresse à l’impact que le sport peut avoir sur ces pathologies. Tout ça à travers des interviews de scientifiques, des reportages de terrain. Nous mettons en lumière des initiatives comme le sport sur ordonnance, partout en France. Nous publions aussi des témoignages inspirants de patients ou d’anciens patients, des portraits de sportifs. Tout ça en vidéo, en texte et en images. »

« On s’appuie sur des études scientifiques, des spécialistes »

Léa Dall’Aglio : « Notre site va en premier lieu intéresser les malades, mais aussi le corps médical. Les médecins sont de plus en plus sensibilisés, il y a de véritables fers de lance dans ce domaine, comme le professeur François Carré ou la docteure Stéphanie Ranque-Garnier. Les professionnels de santé apprécient aussi que l’on source énormément nos sujets. On s’appuie sur des études scientifiques, on donne la parole à des spécialistes. »

Extrait d’un reportage sur Malades de sport (France 3, avril 2018).

Pourquoi avoir décidé de vous pencher sur le sport-santé ?

Léa Dall’Aglio : « Vincent a eu un cancer, diagnostiqué en août 2016. Il a demandé aux médecins s’il pouvait faire du sport : eux ne le poussaient pas, mais ne l’en empêchaient pas non plus. Nous nous sommes rendu compte que plus Vincent en faisait, mieux il se sentait. Ça nous a intrigué, nous nous sommes demandé : est-ce que le sport peut avoir un impact sur la maladie ?

Nous sommes tombés sur des études, notamment au Canada, qui allaient dans ce sens. Il fallait que l’on partage cette information. On a donc lancé notre site, avec en ligne de mire un documentaire sur les bienfaits de l’activité physique sur le traitement du cancer. »

Cliché réalisé par le photographe Emeric Gouëbault, lors d’un shooting à l’été 2017.

Pour vous, la course à pied, qu’est-ce que ça signifie ?

Léa Dall’Aglio : « Au départ, c’était un défi. Un médecin avait dit à Vincent que les traitements risquaient d’endommager ses capacités pulmonaires, qu’il ne pourrait pas courir de marathon. Nous nous sommes mis à courir pour faire un pied de nez à la maladie. Depuis, c’est resté une passion, même si Vincent est plus orienté cyclisme. Mais il y a toujours cette dimension de défi : nous prévoyons de courir le marathon de Caen pour notre documentaire. Et nous baignons tellement dans l’idée que le sport peut prévenir l’apparition de la maladie qu’on l’a toujours dans un coin de notre tête. »

« Courir pour faire un pied de nez à la maladie »

Vincent Guerrier : « C’est effectivement bon pour notre bien-être physique et mental. Pour Léa, c’est devenu une drogue, une passion. Elle prépare des objectifs : si elle n’a pas ses 2-3 sorties par semaine, il y a un sentiment de culpabilité. Pour le marathon de Caen, dans quelques semaines, ça va dépendre si je m’en sens capable ou pas [Ndlr: depuis peu, Vincent a fait une rechute et doit de nouveau combattre la maladie]. Mais honnêtement les médecins sont étonnés que j’arrive quand même à courir, à me porter relativement bien.  »


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